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EXCLU : entretien avec l’homme à l’harmonica Greg Zlap

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Dans le cadre de son concert à la Fête du Coeur de ville du Creusot (Saône-et-Loire) samedi 25 août, l’équipe de CurioCity a rencontré l’harmoniciste de talent Greg Zlap. Entretien exclusif avec « l’homme à l’harmonica ».

Bonjour Greg Zlap ! C’est un plaisir de vous rencontrer. Je vois que vous êtes venu avec vos harmonicas. Combien en avez-vous dans votre mallette ?

Bonjour Cyclorama, en fait j’en possède un par tonalité (do, ré, mi fa, sol, la, si, do) plus les dièses et bémols ce qui fait douze tonalités, auxquelles s’ajoutent des tonalités spéciales graves et aiguës. Au total, je dispose d’une quarantaine d’harmonicas donc on peut dire que le mythe de l’harmoniciste qui voyage avec seulement un petit harmonica s’écroule (rires).

Pourquoi avoir autant d’harmonicas ?

Tout dépend de la tonalité des morceaux que je dois jouer, je dois m’adapter à la tonalité des morceaux que je joue sur scène avec mes musiciens. De plus, il arrive régulièrement que je les casse pendant les concerts du coup, il faut constamment que j’en ai de rechange avec moi sur scène (rires).

Quand avez-vous débuté l’harmonica ?

Je pense que je devais avoir treize ou quatorze ans quand on m’a offert mon premier harmonica. C’était à Varsovie en Pologne, pays d’où je suis originaire. J’ai écouté un disque de blues et je suis immédiatement tombé amoureux de ce son. A l’époque, je ne comprenais pas comment on arrivait à obtenir ces notes et cela m’agaçait un peu à vrai dire. C’est à partir de ce moment-là, que j’ai travaillé sans relâche cet instrument afin de percer ce mystère.

Le public vous a découvert notamment au côté de Johnny Hallyday lors de ses diverses tournées, comment l’avez-vous rencontré ?

En fait, c’est Yvan Cassar, compositeur, arrangeur, pianiste et directeur musical de Johnny Hallyday qui m’a contacté pour jouer de l’harmonica sur les maquettes des morceaux de l’album blues de Johnny Hallyday « Le coeur d’un homme ». Ceci fait, l’enregistrement de l’album a débuté sans moi à Los Angeles.

Environ une semaine après le début des enregistrements, j’ai reçu un coup de téléphone d’Yvan Cassar qui m’a dit « Greg, tu as un nouveau fan ! ». D’après lui, Johnny lui aurait même dit « C’est lui que je veux ». Les maquettes que j’avais faites ont donc été utilisées telles quelles pour l’album. A ce moment-là, je n’avais encore pas rencontré Johnny.

C’est plus tard, lorsque qu’une célèbre marque de lunettes m’a contactée pour interpréter « toute la musique que je m’aime » dans sa publicité, que j’ai rencontré Johnny. Je me suis mis dans la cabine du studio pour enregistrer. En face de moi derrière la vitre, les bras croisés et le regard perçant : Johnny Hallyday. Je vous avoue que le manque d’expression sur son visage pendant que je jouais m’a terrifié (rires). A la fin de mon enregistrement je suis sorti de la cabine, Johnny a posé sa main sur mon épaule et m’a dit « Greg… Tu veux partir en tournée avec nous ? » et c’est comme ça j’ai rejoint Johnny sur ses tournées.

Comment était Johnny justement avant et pendant les concerts ?

Johnny était quelqu’un de très humain. Il ne parlait pas beaucoup et était assez réservé. Quand il entrait dans une pièce tout le monde s’arrêtait : il avait une aura très particulière. Je dirais que la scène c’était sa vie, il se transformait littéralement. Avant de monter sur scène, il mettait ses habits de lumière, se redressait et c’était parti pour deux ou trois heures de show et ce même sur la dernière tournée des Vieilles Canailles où il était déjà très malade…

Il avait jusqu’au bout cette force incroyable de monter sur scène parce qu’il adorait ça. Je lui dois beaucoup car il m’a présenté au public ce qui est inespéré pour un harmoniciste. Il m’a également donné sa vision de la scène : un lieu sacré où ce qui est important c’est de faire le show. Je lui ai d’ailleurs promis de le faire et de me rouler par terre s’il le fallait. J’ai découvert grâce à lui la bête qui sommeillait en moi (rires).

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

J’ai toujours composé, monté des groupes, enregistré mes disques et je continue évidemment. De nouveaux enregistrements devraient d’ailleurs sortir prochainement, ainsi que des clips et collaborations. Je veux montrer au public qu’on peut tout faire avec un harmonica.

Merci Greg Zlap de nous avoir accordé cet entretien !

Ce fut un plaisir.