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Rencontre avec Pierre de Maere

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En amont de son concert au Printemps de Bourges 2023, nous avons pu échanger quelques mots avec le chanteur belge Pierre de Maere.

Tout d’abord, parlez-nous de cette Victoire de la Musique fraîchement obtenue. Que ressentez-vous ?

Je dois dire que je suis très sensible aux trophées… C’est plaisant de les collectionner et puis celui-ci est très beau, il faut l’avouer (rires). Plus sérieusement… c’est surtout la reconnaissance du métier, des professionnels. Au-delà de la récompense, la cérémonie était extraordinaire en tout point. D’autant plus que j’ai reçu cette distinction devant mon idole absolue : Stromae. Désormais, il ne me reste plus qu’à m’atteler à faire honneur à cette récompense par mes concerts à venir, un second album (qui va arriver prochainement) et qui je l’espère plaira tout autant au public ainsi qu’aux professionnels.

Qu’est ce que ça représente pour vous d’être programmé au Printemps de Bourges cette année ?

Ça représente… Un peu de stress avec le commencement d’une saison qui s’annonce merveilleuse avec notamment quelques festivals cet été. C’est une grande nouveauté pour moi d’ailleurs. Je suis impatient quant à ce soir et puis le Théâtre Jacques Coeur est tout à fait charmant. J’adore ces théâtres à l’italienne.

J’ai cru comprendre que la musique se faisait en famille pour vous. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, je travaille beaucoup avec mon frère Xavier. C’est merveilleux de bosser ensemble. On a une confiance absolue l’un envers l’autre. On a des références communes. On parle le même langage et on ne prend pas de pincettes pour se dire les choses. C’est un gain de temps absolu à tout point de vue.

L’écriture est un travail solitaire pour vous ?

J’écris toujours seul, oui. Il faut que ça vienne de moi sinon je ne m’y retrouve pas.

Est-ce qu’il y a des moments propices à l’écriture ?

J’aime prendre le temps et ne pas faire ça entre deux activités. Par exemple, je n’ai aucune envie d’écrire en tournée. Certains y arrivent très bien, mais moi je préfère me poser, prendre une semaine chez moi en Belgique ou en Bretagne. J’ai beaucoup écrit là-bas.

Vous connaissiez le Printemps de Bourges avant d’y être programmé ?

Pas bien malheureusement. Je ne suis jamais venu ici.

Qu’est-ce que vous en attendez ? On dit souvent que c’est un tremplin pour une carrière.

Vous savez tous ce qui est un tremplin, j’accueille cela à bras ouverts ! (rires). Plus sérieusement, je m’attends surtout à un grand spectacle et c’est aussi l’occasion de voir de grands artistes que j’admire. Je suis d’ailleurs un très grand fan de Voyou.

Vous parlez justement de Voyou, programmé la même soirée que vous. On pourra retrouver aussi Coline Rio en tout début de soirée.

J’aime beaucoup ces deux artistes effectivement et j’ai hâte d’être à ce soir malgré un léger stress.

On parlait tout à l’heure de tremplin. Le 12 mai, vous serez sur la scène de l’Olympia. Ça fait partie des dates clés de la tournée, j’imagine.

C’est effectivement une date importante pour moi. C’est une salle mythique et j’ai envie de proposer à cette occasion un show à la hauteur de la légende.

Il y a des salles où vous vous sentez bien ?

Moi je me sens à la maison quand le public est proche de moi. Ce que je préfère c’est chanter devant 600 personnes parce que j’ai ce premier rang proche de moi, ces yeux, ces sourires qui me rassurent. J’aime chanter dans les petits espaces, c’est plus humain je trouve.

Avant de faire de la musique, vous vous êtes intéressé à la mode, à la photo. Vous pouvez m’en dire plus ?

Alors j’ai d’abord commencé par la musique en fait. J’avais un groupe à 10 ans et c’est comme ça que m’est venu l’intérêt pour l’écriture au départ. Ensuite vers 14/15 ans j’ai découvert effectivement la photographie. J’ai commencé par prendre des photos de ma soeur, puis tout s’est enchaîné. Vers 16 ans, je réalisais des photos de jeunes mannequins. C’est à ce moment-là que je me suis intéressé à la mode véritablement. Et c’est enfin à 18 ans que je suis définitivement tourné vers la musique.

Quels artistes vous ont influencé / marqué au fil des années ?

Il y a quelque chose d’assez drôle quand on me parle de mes influences musicales : c’est la ressemblance de mes chansons avec celles de Michel Polnareff, alors que je ne connaissais pas forcément tout son répertoire. J’écoutais en revanche beaucoup Balavoine, France Gall, Françoise Hardy, Goldman grâce à ma mère. Mon père m’a quant à lui fait découvrir plus les groupes anglo-saxons des années 70 comme par exemple Supertramp. Ce que j’aime particulièrement chez eux c’est que ça coule de source. C’est très fluide. J’aime bien les morceaux qui à la première écoute soient compréhensibles et accessibles comme ça.

Si vous aviez la possibilité de donner pour écoute votre disque à une personnalité vivante ou morte que vous appréciez, ça serait qui ?

Le premier nom qui me vient c’est Stromae. Il y a aussi Lady Gaga et peut-être plus étonnant pour vous sans doute Karl Lagerfeld. Je suis le trouvais très malin, drôle et j’aurais bien aimé savoir ce qu’il pense de ma musique…

On parlait tout à l’heure la création de morceaux, il y a-t-il du matériel pour un prochain album ?

Il y a en a plein évidemment ! (rires)

Est-ce qu’il y a déjà un tube ?

Je ne sais pas encore. Il y a une certaine magie dans tout cela. Vous savez, je pensais que certains titres de mon premier album allaient marcher et ça n’a pas été forcément le cas. En revanche, pour un jour je marierai un ange, je pensais d’amblé que c’était le meilleur titre de l’EP car c’est le morceau duquel je me sens le plus proche. Je pensais que cette quête de tendresse qui était à la fois propre à ma personne était aussi fédératrice. Cependant, j’étais très loin d’imaginer que ce titre aurait une telle retombée. J’ai conscience que c’est très rare en pop d’obtenir de tels chiffres. Ce fut une très belle surprise assurément.

Avez-vous déjà eu le sentiment que ça allait trop vite ?

En fait, j’ai toujours été jeté dans la gueule de loup, on peut dire. Moi cinquième concert c’était La Cigale. C’était très punk dans la formule (rires). Mais effectivement, ça a été très vite bien sûr et en même temps je rêve de ça depuis mes 10 ans. Je suis très reconnaissant de tout ce qui se passe et reconnais ma chance.