Alors que nous préparons notre traditionnelle escapade hors Bourgogne-Franche-Comté pour le Festival International de la BD d’Angoulême, qui se tiendra fin janvier / début février, nous avons rencontré hier la discrète mangaka monticinoise Kuran.

C’est précisément le type de profil que nous adorons mettre en avant sur CurioCity. À seulement 23 ans, cette illustratrice, graphiste, et surtout passionnée de manga, vient de publier le premier tome de son tout premier manga intitulé Divider. Une belle revanche pour cette jeune femme dyslexique, qui a découvert l’univers du manga grâce à un ordinateur mis à disposition pour l’aider dans son quotidien.

Très marquée par le travail du mangaka Ken Wakui (Tokyo Revengers), elle a adopté son pseudonyme en hommage à un personnage récemment créé dans Negai no Astro. Parmi ses inspirations, Kuran cite également The Promised Neverland et Sword Art Online.

Encouragée dès son plus jeune âge par sa famille et ses amies à explorer la création artistique, Kuran travaille depuis environ quatre ans sur Divider, en parallèle de ses études. Soutenue de près par ses proches, elle signe un contrat en 2022 avec l’éditeur Silenium Créations, qui a immédiatement perçu son potentiel. Après plusieurs allers-retours créatifs avec son éditeur ces derniers mois, le premier tome de Divider voit le jour en décembre 2024.

« C’était une idée qui trottait dans ma tête depuis si longtemps que je ne saurais même pas dater précisément Divider. Je sais cependant que Demon Slayer et Alita ont beaucoup nourri mon univers », confie-t-elle.

Côté style, Divider s’inscrit dans la tradition des shōnen classiques tout en portant un regard critique sur les injustices sociales.

En attendant la publication de ce premier tome, Kuran a réalisé de nombreuses commandes d’illustration pour des passionnés de manga et a présenté son travail lors d’événements spéciaux, lorsqu’elle en avait l’occasion.

Un mystère autour de son identité


Mais pourquoi tant de mystère autour de sa véritable identité ? C’est l’une des premières choses qui nous a intrigués en découvrant son travail. Sur les réseaux sociaux, Kuran apparaît systématiquement avec un masque chirurgical et une casquette, rappelant des artistes comme Daft Punk, Sia, Billie Eilish ou Hoshi, qui ont choisi de préserver leur anonymat pour des raisons très personnelles.

Dans le cas de Kuran, cette discrétion découle à la fois d’une lucidité face aux risques de cyberharcèlement auxquels sont confrontées parfois les artistes féminines, et d’une timidité naturelle.

Et ensuite ?


Humble face à son parcours et à tout ce qu’elle a accompli en si peu de temps, Kuran finalise actuellement, avec un peu de soutien, les tomes 2 et 3 de Divider. Elle a également confirmé que d’autres tomes sont déjà prévus avec son éditeur. « Je sais évidemment déjà comment mon histoire va se terminer. Le nombre de tomes dépendra du découpage », confie-t-elle malicieusement.

En ce début d’année 2025, Kuran a pris contact avec plusieurs librairies de la région pour organiser des séances de dédicaces. Elle envisage également de poursuivre les conventions pour promouvoir son travail d’illustratrice et attend avec impatience la diffusion du tome 1 de Divider dans les librairies de toute la France, grâce au soutien indéfectible de son éditeur.

Nous suivrons de près tout cela.

Pour découvrir tout son travail et commander Divider : kurandesign.fr

Un coup de cœur manga de Kuran pour conclure :
IM – Great Priest Imhotep (2015).