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Samedi 26 janvier dernier, alors que le festival international de la BD battait son plein, nous avons eu le plaisir d’échanger avec le dessinateur Hermann. Entretien avec le gagnant du Grand Prix du festival en 2016.
Bonjour Hermann ! Heureux de vous rencontrer. Commençons si vous le voulez bien. Comment avez-vous été amené à faire de la bande-dessinée ?
Tout a commencé lorsque je prenais des cours du soir dans une académie de dessin à Bruxelles. Pleins d’entrain, je m’en vais annoncer au directeur que je souhaitais faire de la bd, mon métier. Bien que compréhensif, il m’a fortement conseillé de trouver un métier « plus sérieux ». Je me suis donc exécuté et j’ai abandonné tous dessins pendant un long moment.
Après avoir vécu trois années au Canada, je suis revenu à Bruxelles et c’est là j’ai rencontré ma femme qui m’a présenté à son frère qui était disons illustrateur. Interpellé par certains de mes dessins il m’a dit « vous avez une certaine patte pourquoi ne faites-vous pas de la bd ?
C’est ainsi que cette vieille passion m’est revenue et que du jour au lendemain je ne consacrais plus que mes matins à mon travail auprès d’un architecte et l’après-midi au dessin. C’était l’époque où vous perdiez votre travail le matin et vous en retrouviez un l’après-midi.
J’ai enchaîné quelques illustrations pour des magazines belges sans rencontrer véritablement le succès et c’est à ce moment-là que mon beau frère m’a fait un scénario qui est tombé dans les mains de mon scénariste Greg et c’est ainsi que nous sommes venus à travailler ensemble.Cela n’a pas été tous les jours faciles avec lui, mais c’est une personne talentueuse.
Quel est votre rythme de travail ?
Cela oscille entre 2 et 3 jours maximum par semaine avec des journées d’environ 11h et ce même à mon âge. Je suis attiré par ma planche. Je me vois mal passé mes soirées devant la télé c’est pas mon genre. Une des rares séries à la TV que j’apprécie c’est les Petits meurtres d’Agathe Christie. Je trouve les personnages très amusants. Je lis également énormément de livres en langue étrangère, cela stimule mon esprit.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Principalement le cinéma. Pour moi, la bd c’est un cinéma dessiné et plus important c’est avant tout raconter des histoires. Mais il est vrai que le travail de Giraud par exemple, m’a beaucoup inspiré. Je dirais que ce qui est compte vraiment c’est aussi être soi-même et s’affranchir de nos influences. Je suis également fasciné par le travail de Hermann Vogel, un illustrateur du dix-neuvième siècle. Il m’a donné envie de faire quelque chose.
Quel regard portez-vous sur la bd ? A-elle évolué ?
Bien sûr ! La BD a énormément évolué au fil des années. Aujourd’hui, il y a de bons dessinateurs dans tous les domaines. Je ne veux pas donner de liste, car je me refuse de juger le travail de mes confrères. Je ne détiens pas la vérité absolue en matière de dessins ou de scénario.
Oui je comprends. Merci pour cet entretien !
Merci à vous.