Thomas Kahn, habité par la soul

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Qualifié par le magazine Rolling Stone de « petit prince de la Soul contemporaine », le chanteur auvergnat Thomas Kahn, passé par The Voice en 2015, chemine. Dernier album en date, « This Is Real » (2022) où il marche dans les pas des grands de la soul. Le chanteur débute sa tournée des festivals d’été par le Musicalium Festival au Creusot ce 29 juin 2024.

Comment la musique et plus particulièrement la soul sont-elles arrivées à vous ?

Il y a toujours eu des instruments à la maison (guitare, basse, piano). Pour être précis, mon père jouait de la guitare et mon frère de la basse. Pour ma part, j’ai débuté la musique vers 15 ans. À la maison, on n’écoutait pas forcément de la soul ou du blues. C’est uniquement moi qui y suis venu par curiosité. C’est surtout des bandes originales de films qui m’ont amené à écouter cette musique en fait. Je pense notamment à Ray (de Taylor Hackford), Walk the line (biopic de 2005 centré sur Johnny Cash) ou encore O’Brother des frères Cohen. Je suis tombé amoureux de la BO de ces films et de fil en aiguille, je me suis mis à écouter du blues et de la soul. C’est plus tard avec le temps que j’ai commencé à jouer cette musique. 

Quelle est votre playlist idéale ? Quelques morceaux à nous conseiller ?

The World de Charles Bradley me vient en premier. Sinon Black Moon Rising des Black Pumas ou encore Alabama Shakes et son titre Hold On. Voilà pour ce qui concerne ma playlist actuelle. Sinon Selah Sue et son titre This World ne m’a jamais quitté. Je citerai aussi l’excellent Try A Little Tenderness d’Otis Redding ou encore Mustang Sally de Wilson Pickett.

Quand on regarde votre parcours, il y a bien évidemment votre participation à The Voice, votre passage dans l’émission Taratata qui sont des moments clés de votre carrière. Il y en a-t-il d’autres qui vous ont marqué ?

Bien sûr ! J’ai en tête mes premières parties à l’Olympia pour commencer. J’ai eu la chance d’ouvrir quelques concerts du Dire Straits Experience (projet imaginé par trois ex-Dire Straits et porté par le saxophoniste du groupe Chris White). Je pense aussi aux premières parties de Véronique Sanson qui restent de très bons souvenirs. Jouer dans autant de belles salles est une chance. Sinon, le festival du Bout du Monde (à Crozon dans le Finistère) et Jazz à Vienne ont été inoubliables pour le groupe et moi-même et puis participer à Taratata ça a été fou aussi !

Votre dernier album This is Real est sans doute le plus personnel que vous ayez sorti jusqu’ici.

Tous mes morceaux et albums sont très personnels. Ils racontent beaucoup de choses de ma vie. Mais c’est vrai que This is Real a une saveur particulière. Il est le premier album dans lequel j’affirme clairement mon style musical et déclare mon amour pour la soul. Il faut savoir que j’ai véritablement commencé la musique il y a dix ans. J’ai appris le métier en même temps que je découvrais le monde de la musique. En 2019/2020, j’ai ressenti le besoin de me poser, de me replonger dans ce que j’aimais. This is Real est né de ce temps d’introspection.

Pendant cette période de réflexion que vous évoquez, vous vous êtes rendu dans le berceau de cette musique à New-York. Qu’en retenez-vous ? Qu’avez-vous appris ?

Tout à fait. C’était une volonté de ma part. Je me suis dit que ça aurait du sens d’aller où est né cette musique. Ça a été une grande claque. Il y a eu aussi une escale mémorable en Angleterre où nous avons enregistré l’album au studio créé par Peter Gabriel. Ce pays a également cette culture du live et de la soul. Ça a été deux voyages qui ont permis de m’immerger dans cette culture et vivre des moments magiques. On parlait tout à l’heure de concerts marquants, j’ai souvenir d’un concert dans un bar (toujours en Angleterre) sur une très petite scène alors qu’on était neuf dans le groupe. C’était un moment complètement fou.

Parlons de l’avenir maintenant. Y a-t-il des projets en cours actuellement ?

Je ne m’arrête jamais de composer. Je suis à fond sur un prochain album effectivement. Je me laisse deux années pour en sortir un nouveau.

La date au Creusot de ce week-end est la première d’une longue liste de festivals où vous passerez cet été. Y a-t-il des choses spécifiques prévues sur ces dates ? Un concert que vous attendez particulièrement ?

Chaque date est unique. Nous adaptons chaque concert à notre public et à ce que l’on veut communiquer sur le moment. Sur les dix dates que l’on a prévues cet été, il y a par exemple un gros concert au Harley Days à Morzine. Ça va être un moment important et puis on va aussi terminer cette tournée d’été par une date chez moi en Auvergne. On a hâte de tout ça. Ça va être des bons moments dans tous les cas.

Dans votre interview à Taratata en 2022, vous évoquiez le souhait de sortir un jour des titres en français. Qu’en est-il aujourd’hui ? Votre prochain album en aura ?

Je compose effectivement des chansons en français parfois, mais ce n’est pas mon truc. Je m’émancipe et m’amuse plus en anglais. J’ai un profond respect pour Feu! Chatterton, Gaël Faye ou Ben Mazué qui ont une très belle plume je trouve.

Pour aller plus loin : thomas-kahn.com

Crédit photo : Dylan Gire