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Magma : Deux danseurs renommés sur le plateau de L’ARC

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Marisa Caitlin Hayes 

Crédit photo : Julien Benhamou

Le 16 février, deux danseurs de renom se sont présentés sur le grand plateau de l’ARC Scène nationale du Creusot pour interpréter Magma, une création qui a récemment vu le jour suite à la commande du Festival de danse de Cannes. Mis en scène par le chorégraphe Christian Rizzo, Magma propose une rencontre subtile entre la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot et Andrés Marin, maître international de la danse Flamenco. 

Retraitée du Ballet de l’Opéra de Paris depuis peu, Marie-Agnès Gillot continue de faire vibrer les scènes françaises avec ses divers projets indépendants, tandis que l’innovateur de Séville, Andrés Marin, s’est investi tout au long de sa carrière dans de nombreuses explorations sortant du cadre de la tradition. Ce duo inattendu est donc le résultat d’une grande curiosité de la part de deux artistes qui ont déjà fait preuve d’une maîtrise totale de leur technique respective. Le désir de poursuivre leurs recherches les amène aujourd’hui vers de  nouvelles collaborations scéniques. L’écriture chorégraphique de Magma est signée par le duo.

On parle souvent de fusion quand deux danseurs issus de différentes écoles de danse se rejoignent pour un projet mêlant divers styles. Dans le cas de Magma, bien que les références à la danse classique et au pas de Flamenco demeurent, les artistes tracent des lignes très contemporaines dans un investissement total qui tend vers une fusion dans le vrai sens du terme, celle qui amène à devenir une seule et même entité. 

Le plateau de Magma est dominé par une structure architecturale, composée de plusieurs panneaux gris, qui jette des ombres sur un tapis de danse blanc. Belle métaphore pour la construction de la danse, ainsi que pour le corps du danseur, hantés par des spectres surgis du passé,  mais aussi dotés de la liberté de l’infuser de ses propres qualités.

Marie-Agnès Gillot enchante le public avec ses ports de bras du Lac de cygne en passant tout de suite à un pas quotidien, sa trajectoire étant composée de divers éléments chorégraphiques. Idem pour Andrés Marin, qui exécute des rythmes flamencos avec ses pieds avant d’invoquer une autre danse, le tout se déroulant au sol, en duo avec la danseuse, ou ailleurs.

Le parcours de ces deux interprètes coule comme du magma, un chemin non-linéaire mais qui reste constant dans son désir de se réinviter. Le « drumbeat » personnel dont parle Marie-Agnès Gillot en réponse aux rythmes du Flamenco est ici transposé à l’aide d’une forte percussion jouée live, qui renforce la notion de ce devenir perpétuel.