AC/DC : Paris Salute You

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Ce 13 août, entre les JO olympiques et paralympiques, l’hippodrome de Longchamp accueillait les Australiens d’AC/DC pour un concert historique réunissant 80 000 personnes… Retour sur ce concert démesuré, tout droit sorti d’une autre époque.

Il faut d’emblée admettre qu’on avait un peu la boule au ventre en arrivant sur le site très sécurisé du concert vers 14h15. Les ténors du hard rock arriveront-ils à assurer le show après 50 ans de carrière et de nombreux rebondissements ? Pour rappel, leur retour fin 2023, le temps d’une soirée, n’avait vraiment pas fait l’unanimité, inquiétant la presse et les fans pour la tournée annoncée en 2024 dans la foulée.

Du temps pour y réfléchir, on en a eu en traversant le labyrinthe de plusieurs centaines de mètres concocté par l’organisation ce 13 août. Dans le dédale, le public, très majoritairement masculin et la cinquantaine bien passée, est prêt à en découdre. Ambiance bon enfant, chacun partage son expérience. De droite à gauche, on parle de rock à tout va.

Après la palpation obligatoire et la remise du bracelet connecté, indispensable pour payer à boire, manger et acheter des souvenirs du concert, nous voilà dans le « village » où nous attendent de nombreux food trucks et bars où l’on vend les traditionnels verres de soda à 7 €…

15h. Le groupe répète devant une fosse or, argent et or complètement vide. Pendant ce temps, derrière le poste de secours, face à la scène, c’est Woodstock. Tout le monde est assis ou allongé dans l’herbe à écouter les quelques secondes des morceaux joués ce soir. Après près de 10 ans d’absence et une sortie d’album en plein confinement qui a tué une potentielle tournée entre 2020 et 2022, l’impatience commence à se faire sentir.

16h. Répétition terminée, la zone concert ouvre ! Le public se lève et se met à courir pour se placer au plus près des barrières. Le groupe new-yorkais The Pretty Reckless, mené par la chanteuse Taylor Momsen, entre en scène. Une première partie qui a rapidement mis tout le monde d’accord. Quelle énergie ! Bravo madame.

Réglé comme du papier à musique, AC/DC démarre à 20h15 pile sous les chapeaux de roues avec « If You Want Blood », suivi de près par « Back in Black ». On ne voit qu’Angus Young, qui fait définitivement le show, se servant de sa cravate pour jouer de la guitare.

« Demon Fire », issu du dernier album en date, arrive ensuite sous les acclamations du public qui commence à lâcher prise, avant l’arrivée de « Thunderstruck », qui a soudainement refroidi bon nombre de fans tant on sent qu’Angus Young a sans doute perdu de la dextérité dans les doigts et ralentit volontairement l’allure. N’oublions pas qu’il fêtera ses 70 ans l’année prochaine.

En milieu de concert, une cloche descend de la scène pour « Hells Bells ». Avant de prendre le « Rock ‘n’ Roll Train » et d’enchaîner tube sur tube, « Shoot to Thrill » débarque dans nos oreilles, faisant hurler et sauter toute la fosse. S’ensuivent notamment « Dirty Deeds Done Dirt Cheap »« Highway to Hell »« Whole Lotta Rosie »« Let There Be Rock », comprenant un solo d’Angus très (trop ?) long, comme on n’en fait plus.

Pour le rappel, les indispensables « TNT » et « For Those About to Rock ». Pour ce dernier titre, le groupe a tout envoyé, multipliant coups de canons et feux d’artifice pour en mettre plein la vue.

Après 2h30 de concert, dans le silence et le noir complet, les quatre lettres AC/DC apparaissent sur les écrans, signifiant la fin du spectacle. Et quel spectacle ! N’en déplaise à certains qui ont pointé du doigt le lendemain le manque d’organisation et d’accompagnement en fin de concert, le groupe a fait plus que le job. C’est vrai que les grandes heures du groupe sont derrière eux, mais l’esprit, lui, reste intact, et c’est tout ce qui compte. Célébrer leur musique entre admiratrices et admirateurs, c’est quand même autre chose qu’écouter les albums chez soi, non ?