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Angoulême 2019 : entretien avec Benoît Ers

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C’est au son du générique de Star Wars que, dans un brouhaha presque devenu habituel au Festival international de la BD d’Angoulême, que nous avons échangé avec le dessinateur Benoît Ers qui a notamment réalisé la BD Les Enfants de la Résistance. Un entretien en toute décontraction 

Bonjour Benoît ERS, c’est un plaisir de vous rencontrer ! Pour commencer, je me demandais pourquoi avoir choisi de traiter de la Deuxième Guerre mondiale et plus particulièrement de la Résistance ?

Je dirais que j’ai toujours été fasciné par cette période et puis c’est Vincent DUGOMIER qui m’a proposé de créer une bd sur ce sujet. J’avais toujours refusé jusque là parce que j’ai un dessin jeunesse et commencer à dessiner des soldats, en dessin jeunesse, c’était difficile pour moi.

Alors, il m’a proposé de raconter cette histoire avec des enfants et j’ai tout de suite été intéressé. Suite à cela, il y a eu beaucoup de discussions, mais bizarrement cela a été assez rapide et je dois dire qu’on ne pensait pas qu’on déboucherait sur ce type de récit.

Comment ça ? 

Tout d’abord, la résistance n’a pas été la première idée qui s’était imposée à l’origine. C’est en comparant nos histoires familiales qu’on s’est rendu compte qu’on avait chacun un résistant dans la famille et c’est de là que le sujet s’est véritablement imposé.

Justement vous parlez de vos ancêtres, vous vous êtes inspiré de leur histoire ?

C’est de l’imaginaire, mais enrichi par nos histoires. En fait, il s’agit d’un village fictif avec des enfants fictifs, des événements fictifs, sauf quand l’on parle du débarquement en Afrique du Nord bien sûr, mais par contre l’histoire de la résistance telle qu’elle est racontée est vrai.

Le but ici est de raconter la Résistance du point de vue du français « moyen » qui n’avait pas accès aux décisions des généraux, et tout cela à travers le quotidien de ces enfants.

J’imagine que vous vous êtes beaucoup documenté pour faire cela non ?

Beaucoup oui ! Encore une fois, c’est une histoire racontée par le biais des enfants, mais c’est malgré tout une BD historique avec un grand H. Pour preuve, même le mémorial de Caen nous demande d’aller faire des conférences, donc oui « Les Enfants de la Résistance » est assez pointu sur ce qui s’est passé à l’époque.

Vous savez, c’est tellement facile de relater le débarquement, on montre Churchill qui donne l’ordre, alors que peut-être deux personnes l’ont effectivement vu de leurs yeux vous comprenez ? Ici, ils vont apprendre comme tout le monde un jour dans l’un de nos albums qu’il a eu lieu.

Donc si j’ai bien compris Les Enfants de la Résistance vont s’étendre jusqu’à la libération et la fin de la guerre. C’est bien cela ?

Exactement et même un peu après lors des vengeances, l’épuration… Tout cela mérite également d’être raconté. Par ailleurs, on aimerait bien faire un flashback. On ne sait pas encore si cela sera un album indépendant ou inclut dans le dossier général de l’histoire du personnage de Lisa, qui a vécu la montée du nazisme. Bref, il y a encore beaucoup de matière.

Très intéressant ! Quel est votre rythme de travail ? Travaillez-vous déjà sur la suite ?

Effectivement, je suis actuellement presque à la moitié du tome suivant, ce qui veut dire que je suis en retard (rires). A l’origine la suite devait sortir pour les fêtes, mais l’on pense de plus en plus qu’il sera plutôt prêt pour Angoulême l’année prochaine, en 2020.

Est-ce que vous avez d’autres projets en cours ?

D’ordinaire, le métier veut qu’il ait toujours un ou plusieurs projets en parallèle en cas d’arrêt d’une série, mais les enfants de la résistance a été un tel succès que la question ne pose même pas. Il est évident qu’on a du travail pour plusieurs années et puis nous avons encore pleins d’histoires à raconter.

Affaire à suivre donc… Merci à vous pour cet entretien !

Merci à vous !

Plus d’infos : http://www.lelombard.com/series-bd/enfants-resistance,491/